Courants, Migrations, Dérives
Pacifique
L’expansion humaine dans le Pacifique
L’exposé retrace la migration humaine et culturelle dans le Pacifique, depuis la sortie d’Afrique jusqu’à la colonisation des archipels polynésiens, rendue possible par des innovations nautiques exceptionnelles.
Les peuples austronésiens ont développé une navigation hauturière fondée sur la lecture des étoiles, des vents et des courants, illustrée par les poteries Lapita, témoins de leurs échanges.
Les phénomènes climatiques ENSO (El Niño, La Niña) ont joué un rôle décisif en ouvrant temporairement des routes vers l’est, facilitant la dispersion des populations et des espèces.
Enfin, le parallèle est fait entre les défis anciens de la navigation et les menaces actuelles du changement climatique sur les îles du Pacifique et leurs ressources marines.
Les premières traversées humaines à travers le Pacifique témoignent d’une ingéniosité maritime sans équivalent. Des embarcations rudimentaires des débuts — radeaux et pirogues monoxyles — aux pirogues à balancier et aux voiles triangulaires des cultures austronésiennes, les navigateurs d’Océanie ont progressivement conquis l’un des espaces maritimes les plus vastes et les plus complexes de la planète. Leur maîtrise des vents, des étoiles, des houles et des dérives leur permettait de maintenir des routes précises sur des milliers de kilomètres, bien avant l’invention de la boussole ou des cartes. Ces explorations s’accompagnaient d’une riche transmission de savoirs : chants de navigation, cartes à bâtonnets et compas stellaires constituaient de véritables archives cognitives permettant la reproduction des routes d’île en île, fondant ainsi des réseaux d’échanges culturels et génétiques à l’échelle du Pacifique.
Cette expansion a profondément transformé les écosystèmes et les sociétés insulaires, tout en révélant la sensibilité des migrations humaines aux changements environnementaux. Les archéologues et climatologues relient aujourd’hui les grandes vagues de colonisation aux cycles océaniques et atmosphériques, tels que les épisodes d’El Niño, qui modifiaient temporairement les vents et les courants favorisant la navigation vers l’est. Les artefacts Lapita, les traces linguistiques et les données génétiques dessinent la carte d’un monde interconnecté, où la mer devient à la fois vecteur de survie, de culture et de mémoire. En observant ces trajectoires millénaires, les chercheurs soulignent combien les anciens navigateurs du Pacifique, par leur connaissance intime de l’océan, préfiguraient déjà une forme de science de la dérive et du climat que nous redécouvrons aujourd’hui.
Le chant du va'a
L’art de la navigation dans le Pacifique, à travers la maîtrise ancestrale de la pirogue Vaʻa, révèle une odyssée de savoirs. Explorez comment ces peuples ont su lire l’océan, les étoiles et les courants pour migrer, naviguer et peupler le Pacifique.
ANNE DI PIAZZA
Chargée de Recherche, ethno-archéologue
Anne Di Piazza est ethno-archéologue, chargée de recherche hors classe au Centre de recherche et de documentation sur l’Océanie (CNRS - UMR 7308). Elle travaille sur le devenir navigateur et pêcheur des Océaniens.
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